Médecin et récemment sacrée championne du monde de mountainboard, sport extrême né en Californie au début des années 1990, Sonia Nicolau, 31 ans, cumule les réussites. Portrait.
« Il y a ce dicton qui dit de faire attention à ce qu’on souhaite, car cela risque d’arriver. Et bien, c’est ce qui m’est arrivé (sourire). Dès l’âge de six ans, je rêvais d’être championne dans un sport. C’est à ce même âge que ma mère a décidé de couper court à toutes les activités sportives où je me faisais remarquer, il fallait d’abord que je réussisse à l’école. 25 ans après, je suis devenue championne du monde de mountainboard. Bien sûr, ma mère est aujourd’hui très fière, mais elle ferme toujours les yeux quand elle me voit faire des sauts, même devant des vidéos », s’amuse Sonia.
Cette jeune femme blonde d’à peine 1 mètre 60 a suivi sans grincer des dents le parcours souhaité par sa famille. Elle est devenue médecin, et depuis deux ans, elle s’est spécialisée dans la médecine sportive. « Moi-même sportive de haut niveau, je comprends très bien mes patients, ils sont aussi plus enclin à me parler », dit-elle.
Ski, snowboard, kite, planche à voile, parapente, escalade, VTT… Sonia aime le frisson, mais n’est pas d’accord avec le mot « extrême » ; selon elle, tout sport peut être extrême, cela dépend de la façon dont on le pratique.
« J’ai davantage peur de la méchanceté des gens que de la mort. Généralement, dans le sport, je prends toutes les précautions pour réduire les risques au maximum. En société, nous sommes obligés d’interagir avec les autres et on ne peut pas toujours se protéger de la bêtise et de la malice », poursuit-elle, yeux bleus scintillants, elle qui n’est montée sur des skis qu’à partir de 18 ans.
Le mountainboard, ou planche tout terrain, est arrivé en Roumanie en 2007 grâce à un groupe de passionnés. Ce sport, mélange de snowboard, de planche à roulettes et de VTT, se pratique sur tout type de terrain : herbe, terre, bitume, sable… Début septembre, Sonia était l’une des compétitrices d’un trajet sur piste lors du dernier championnat mondial organisé en Serbie. Suite aux éliminatoires, elle fut parmi les huit femmes sélectionnées pour la finale.
« Il y a deux ans, le champion mondial m’a dit qu’il n’avait jamais vu une fille aussi agressive dans la descente, c’est lui qui m’a encouragé à participer aux compétitions », se rappelle-t-elle.
« La pression psychique était énorme avant le concours, raconte Sonia, sans sponsor ni entraîneur personnel. Je ne m’étais presque pas préparée ces deux dernières années. Je n’ai pas pu dormir la nuit précédant la finale. Heureusement, une fois sur la planche, je me suis concentrée et j’ai tout donné ; j’étais la plus légère parmi les huit participantes qualifiées, il fallait ne pas freiner et surtout ne pas descendre de la planche. Les autres filles, plus lourdes et plus grandes que moi, ont dû s’arrêter sur certaines portions du parcours à cause de la vitesse. »
Aujourd’hui, Sonia savoure sa victoire en famille. En attendant un autre rêve…
Mihaela Cărbunaru (octobre 2016).