Début décembre… Le marché de Noël de Bucarest, place de l’Université, vient de s’ouvrir. Il est 19 heures, j’y prends un vin chaud et un sandwich à la saucisse avec de la moutarde. L’endroit est rempli de Bucarestois l’air satisfait de toutes ces animations. Il y a de quoi. On pourra reprocher bien des choses à la mairie, cette place de l’Université côté rue Academiei est enfin belle. Certes, quand on a connu les décorations des villes d’Alsace pendant cette période, tout déçoit. Mais pas aujourd’hui. L’illumination des façades notamment est très réussie. En sortant du marché, je me dirige vers la place Rosetti, rue Dianei. Sur la droite, au numéro 4, un bar du même nom blotti entre les murs de l’une de ces vieilles maisons en décrépitude, mais toujours digne. J’aime cet endroit. La musique est douce, élégante, les serveuses souriantes, douces aussi, et l’éclairage parfait. Autour de moi, des gens discrets, tranquilles. Je décide de prendre un verre de Cabernet Sauvignon, appellation Corcova, accompagné de quelques olives. Il est 20 heures. La musique est vraiment excellente. On me demande si tout va bien ; oui, tout va bien, merci. Même si le carnet sur lequel j’écris n’est pas très pratique. La serveuse n’y peut rien, je ne lui en veux pas. Le comptoir est superbe, de belles lampes en cuivre le surplombent. Cuivré, ici tout est cuivré. Jusqu’à la chevelure de l’autre serveuse, derrière le bar, qui me dit que nous écoutons un groupe américano-portugais. J’ai l’impression d’être à Barcelone où j’ai vécu plusieurs années, mais il y a quelque chose en plus, une élégance particulière qui se maintient, malgré tout. En partie grâce à ces portes à petits carreaux d’une tolérance inouïe qui ont accueilli boyards, apparatchiks, et aujourd’hui gens du monde. Le parquet, suite de boomerangs, craque sans craquer. Il est maintenant temps de rentrer, j’avais juste envie de partager cette petite promenade, loin des agitations, politiques en particulier, ou d’autres types. J’espère aussi que les pages qui suivent vous plairont et surtout, je vous souhaite une très belle année 2013. Qu’elle soit joyeuse et sereine.
Laurent Couderc (décembre 2012).