Voyage dans l’industrie du luxe avec Dana Petcu, responsable pays des Parfums Dior pour la Roumanie depuis onze ans, et en charge également de la Hongrie depuis trois ans…
Comment abordez-vous les marchés hongrois et roumain ? En quoi sont-ils différents ?
Il n’y a pas vraiment de différences dans la façon dont nous nous développons en Hongrie. Nous appliquons plus ou moins les mêmes stratégies qu’à nos débuts en Roumanie. Et si l’on prend nos deux parfums phares, c’est-à-dire « J’adore » pour les femmes et « Sauvage » pour les hommes, on ne peut pas vraiment distinguer les deux pays en termes de ventes, il s’agit de deux produits avec un succès mondial qui se confirme tant en Hongrie qu’en Roumanie.
Quelles ont été les conséquences de la crise sanitaire sur vos affaires ?
Comme tout le monde, la crise nous a affecté, d’abord à cause de la fermeture des magasins. Ceci étant, les ventes en ligne ont été particulièrement bonnes, on a senti que nos clients avaient envie de se faire plaisir, certainement pour compenser un peu les restrictions et notamment l’impossibilité de voyager. Par ailleurs, si le port du masque a évidemment eu un impact sur la vente des rouges à lèvres, les produits soins du corps ont été très prisés, le confinement a donné plus de temps aux gens pour s’y intéresser et en profiter. Ceci étant, au-delà de la crise sanitaire, selon moi le magasin physique existera toujours. Il s’agit d’une expérience unique, on rentre dans une atmosphère particulière, un univers Dior, et le client bénéficie aussi de l’expertise de notre personnel pour essayer divers produits. En ligne, vous achèterez plutôt des parfums ou des accessoires que vous connaissez déjà, alors qu’en magasin, on se laisse porter, on explore.
La Roumanie est-elle particulièrement attractive pour les marques de luxe ?
Oui, tout à fait, d’abord parce que nous sommes un pays latin, les gens aiment montrer qu’ils peuvent se permettre un certain luxe. Néanmoins, il ne s’agit plus seulement d’étaler sa richesse de façon ostentatoire en affichant les marques. Désormais, nos clients recherchent aussi la qualité pour eux-mêmes. Le vrai luxe, ce n’est pas un logo, c’est surtout ce que vous faites quand personne ne vous voit, c’est boire une tasse de thé dans une atmosphère de senteurs plaisantes. Et les Roumains adorent ça, se faire plaisir. D’ailleurs, pour ce qui est des parfums, on a observé que nos clients s’intéressent davantage à des odeurs moins prononcées et plus élégantes.
Propos recueillis par Olivier Jacques.