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Entretien réalisé le mardi 14 octobre dans l’après-midi, par téléphone et en roumain.


Trois ans après un premier entretien, nouvel échange avec Eleonora Vlad, fondatrice et présidente de l’association Bruno Schelter, sur la situation des animaux domestiques en Roumanie…

En novembre 2022, vous déploriez la superficialité des Roumains vis-à-vis de leurs chiens et chats…

Ce n’est pas exactement ce que j’ai dit. Quand on parle de la situation des animaux domestiques en Roumanie, il faut d’abord faire la différence entre les zones rurales et urbaines. À la campagne, les gens s’occupent des animaux surtout pour en obtenir un bénéfice concret. C’est pourquoi les chiens et les chats sont souvent négligés, et souffrent en conséquence. À l’opposé, on trouve des exemples de bonnes pratiques dans les villes. À Bucarest, l’Autorité pour la surveillance et la protection des animaux (ASPA, ndlr) a amélioré les conditions dans les refuges, cela depuis le changement de direction il y a cinq ans. Elle organise aussi des foires d’adoption et empêche l’euthanasie d’animaux en parfaite santé, qui vient de la loi de 2013, lorsqu’un enfant de Bucarest a été tué par des chiens errants. Il existe des campagnes de stérilisation gratuite, des caravanes se rendent également dans les zones rurales, bien que là-bas les gens ne se précipitent pas pour stériliser leurs animaux, alors que la loi le prévoit. Un autre projet que je tiens à saluer est « L’heure des animaux » mis en œuvre par l’ASPA Ilfov dans plusieurs écoles, et qui proposent aux enfants un cours pour en savoir plus sur la protection et les droits des animaux domestiques.

Lors la pandémie de Covid, les adoptions d’animaux de compagnie sont partout montées en flèche. Est-ce que ce fut aussi le cas en Roumanie ?

Oui, sauf que malheureusement, une fois la pandémie terminée, de nombreuses personnes ont décidé d’annuler les adoptions et les animaux sont retournés dans les refuges. C’est bien regrettable, et c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles de nombreuses associations roumaines préfèrent les adoptions internationales. Chez Bruno Schelter, nous envoyons des chiens notamment en Allemagne. Les Allemands sont très réceptifs à l’idée d’apporter leur aide ; lorsqu’ils adoptent un chien en Roumanie, ils le font aussi pour sauver une vie. Avant d’être proposé à l’adoption, un animal devrait être testé, et ceux qui ne peuvent pas être réhabilités devraient être gardés dans des refuges aux conditions décentes. Malheureusement, en général, ce n’est pas le cas.*

* Selon Eleonora Vlad, il y aurait plus de 40 000 chiens sans maître en Roumanie, mais ce n’est qu’une estimation. En moyenne, chaque refuge en accueille environ 250.

Quels sont les principaux problèmes auxquels la Roumanie se confronte quand il s’agit de protection des animaux ?

Nous avons un problème avec les mairies qui ont concédé la gestion des chiens errants à des entreprises privées, soi-disant des associations de protection des animaux, qui ne sont en réalité que des sociétés d’équarrissage. Concrètement, elles capturent les animaux errants et les exterminent. Leurs refuges sont insalubres, les animaux y meurent de faim et finissent par se déchirer entre eux. Plusieurs de ces entreprises ont été poursuivies en justice pour mauvais traitements, mais en vain, car nous nous heurtons à cette éternelle corruption. Il s’agit de contrats très lucratifs obtenus via les mairies. Il faudrait que la loi soit davantage appliquée, et que la police animale intervienne. Dans chaque mairie du pays, une autorité est normalement chargée de la protection des animaux, elle doit se rendre sur le terrain et faire son travail. Nous souhaiterions également obliger les propriétaires à stériliser leurs animaux et les pénaliser s’ils ne le font pas. Par ailleurs, le bénévolat devrait être encouragé ; très peu de citoyens sont prêts à donner un coup de main dans les refuges, et trop peu de vétérinaires choisissent de participer aux campagnes de stérilisation gratuite. Ces campagnes ont un coût et nécessitent donc le plus souvent des sponsors. Dans la grande majorité des cas, ces derniers viennent de l’étranger.

Propos recueillis par Ioana Stăncescu (14/10/25).

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