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Entretien réalisé le mercredi 28 mai dans l’après-midi, par téléphone et en roumain.


Préoccupée par la sauvegarde du patrimoine architectural roumain, Claudia Maria Făluțoiu, organisatrice d’événements culturels, parle des efforts déployés par l’association CasApold afin de revaloriser les églises fortifiées de Transylvanie…

Comment avez-vous rejoint l’association CasApold ?

CasApold est une association fondée entre 2006 et 2007 dans le village d’Apold (département de Mureș, ndlr). Ses initiateurs sont un couple germano-polonais, Sebastian et Ania Bethge. Sebastian est restaurateur et un charpentier hors pair ayant une grande expérience des églises fortifiées ; Ania est ethnographe, passionnée à la fois par la Transylvanie et la conservation du patrimoine. Au début, leur association ne concernait que la maison paroissiale d’Apold, puis ils ont étendu leur travail à l’ensemble de la forteresse. Il s’agit de l’une des plus grandes de Transylvanie, même si elle est moins connue que celles inscrites sur la liste de l’Unesco, comme l’église de Biertan, par exemple. Il faut dire qu’après le départ massif des Saxons des villages de Transylvanie à partir de la Seconde Guerre mondiale, les communautés restées sur place ne s’identifièrent plus trop aux églises fortifiées. Aujourd’hui, ces forteresses ne sont pas vraiment perçues comme faisant partie de l’identité des villageois. Preuve en est, beaucoup d’entre eux n’ont jamais eu la curiosité de les visiter. C’est d’autant plus triste qu’il n’existe nulle part au monde une telle densité d’églises fortifiées. Et c’est pourquoi nous avons eu l’idée de faire d’Apold un lieu dédié à l’art et qu’a commencé mon aventure avec CasApold, sous la forme du projet Trans.Fort qui en est à sa troisième édition.

Quel est ce projet ? Comment revitalisez-vous ces églises fortifiées ?

L’idée m’est venue au cours d’un programme de maîtrise que j’ai suivi aux Pays-Bas et qui portait sur la gestion culturelle et les politiques en matière de patrimoine. Il s’agit tout simplement de donner à un bâtiment une autre destination que celle pour laquelle il a été créé à l’origine. Là-bas, j’ai vu de nombreuses églises protestantes transformées en espaces modernes, en aires de jeux, en librairies, en restaurants ou hôtels. Avec Ania et Sebastian, inspirés par ces transformations et grâce au financement de l’Ordre des architectes, nous avons réussi à convertir la forteresse d’Apold en un lieu d’accueil pour toutes sortes d’événements. Lors de la première édition, en 2023, nous avons transformé « Turnul slăninii », aussi connu sous le nom de tour blanche – où était traditionnellement stocké le lard du cochon, ndlr –, en une galerie d’art. L’année d’après, la maison de garde de la forteresse a été aménagée en espace d’exposition dédié à l’art traditionnel. Et cette année, nous avons taillé le jardin et le verger, lesquels disposent au passage de variétés de pommes et de coings spécifiques à la région qui méritent de ne pas être perdues. Nous travaillons avec différentes associations, comme Federația Peisaj Deschis du village d’Hosman, ou Hosman Durabil. Nous avons également reçu l’aide de bénévoles allemands. Via ces projets, notre but est aussi de garder l’espace ouvert au moins cinq jours par semaine, pour les communautés locales notamment. Pendant l’été, nous organisons des pique-niques, des concerts, des ateliers pour les enfants et les adultes. Cet été, une autre tour sera réaménagée en galerie d’art. L’inauguration aura lieu le 19 juillet.

Envisagez-vous de vous tourner aussi vers les maisons qui tombent en ruine dans les grandes villes de Roumanie, à Bucarest par exemple ?

Oui, tout à fait, j’ai d’ailleurs lancé l’année dernière une nouvelle initiative portant sur les bâtiments patrimoniaux de Bucarest : l’association Collective Memory Mining (CMM). Comme je n’ai pas la capacité de lever des fonds pour la restauration, je me suis attelé à faire croître l’intérêt du public et des autorités, notamment grâce à des projets de cartographie vidéo. Il s’agit de projections sur les façades, comme nous l’avons fait en novembre dernier sur un bâtiment historique du boulevard Elisabeta, à Bucarest, grâce à des fonds du ministère de la Culture. J’espère qu’il y aura une suite, cette fois près du parc Icoanei. Il est indispensable d’attirer l’attention des citoyens et des autorités sur ce patrimoine architectural. Encore plus dans une ville comme Bucarest où l’architecture de ces dernières années est devenue très minimaliste, sans rapport avec la beauté et la richesse des décorations de l’entre-deux-guerres.

Propos recueillis par Ioana Stăncescu (28/05/25).

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